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mercredi 28 janvier 2015

Le test de cisaillement cervical supérieur (sharp-purser test)

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Il sert à évaluer l’intégrité du ligament transverse de l'atlas, le patient en position assise, la tête en légère flexion cervicale supérieure.

Utilisation :

Que ce soit après un traumatisme ou dans un cadre rhumatoïde, ce test est à réaliser en premier, puisqu’il tend à réduire les douleurs en augmentant l’espace médullaire.

Procédure :

Une main est placée sur le crâne, l’autre en appui du pouce (ou pouce et index) sur le processus épineux de C2. Une translation postérieure du crâne est induite avec une translation antérieure de C2. La sensation de fin de mouvement doit être ferme. Les deux poussées doivent se faire en directions parallèles.

Valeurs :

Le test est positif lorsque la sensation de fin de mouvement apparait moins ferme, que les symptômes ressentis sont diminués (le test accroît le diamètre sagittal du canal rachidien, en déplaçant dorsalement C1 par rapport à C2 lorsqu’il existe une lésion du ligament transverse). Un “clunk” peut survenir.

Validité :

Le test est sensible (0,69) et spécifique (0,96) pour une laxité supérieure à 3 mm lorsqu’il est comparé à des radiographies dynamiques en flexion et extension chez 123 patients PR. Le RV+ est de 17,3, le RV- de 0,32. Pour une laxité supérieure à 4 mm, la sensibilité augmente de 88%. Tous les cas présentant des atteintes neurologiques avec des laxité au delà de 5 mm ont été détectées par ce test.

Voir sur Physiopedia



Déficits moteurs et sensitifs du membre supérieur par niveau métamérique

Ce sont aréflexies ostéo-tendineuses, des déficits musculaires voire amyotrophies du membre supérieur.
Il ne s’agit pas de mettre en évidence une douleur radiculaire, mais une souffrance de la racine, lors d’un diagnostic différentiel.

Valeurs

Ils doivent être négatifs dans une cervicalgie commune.

Mise en évidence d'une radiculalgie d'origine cervicale

Procédure :

Le patient place son avant-bras du côté douloureux sur sa tête.
La disparition des douleurs brachiales lorsque le sujet place sa main sur la tête, rapprochant ainsi les racines nerveuses, est réputée être en faveur d’une hernie cervicale. C’est au moins un test permettant de diminuer la tension du plexus brachial à défaut d’indentifier une cause compressive.
Instinctivement beaucoup de patients adoptent cette position pour dormir.

Épreuve de déglutition

Des difficultés ou des douleurs à la déglutition peuvent parfois relever d'une pathologie cervicale comme une ostéophytose vraiment exubérante, mais surtout d'un gonflement des tissus mous par un hématome, une infection ou une tumeur de la portion antérieure du rachis cervical.

Dopplerographie vertébrale ambulatoire

Il est possible en ambulatoire de se servir d’un appareil de dopplerographie pour mesurer le débit de l’artère vertébrale. Ainsi, vérifier la perméabilité de ces artères avant traitement pourrait autoriser le praticien à manipuler la région cervicale à moindre risque.

Fiabilité

Plus grande fiabilité de mesure du débit mais spécificité et sensibilité à définir.

Test de l’artère vertébrale

Des positions d’hyper-extension maintenues (ex : shampoing chez le coiffeur) pourraient être responsables de clampage d’une ou des artères vertébrales, pour laquelle le traitement manuel manipulatif serait potentiellement dangereux.

Rapport entre l’artère vertébrale et les corps vertébraux

Par leur battement et leur proximité, les artères tortueuses sont susceptibles d’éroder le corps vertébral et les pédicules de telle sorte que le foramen transverse puisse se situer à moins de 1,5 mm des uncovertébrales. En C1-C2, plus de 20% d’entre elles peuvent avoir des trajets inhabituels, amincissant le pédicule de C2 et sa masse latérale [1].

Procédure du test

Le patient est en décubitus, on amène passivement la tête en extension et inflexion latérale. Le cou est tourné du même côté et maintenu dans cette position une trentaine de secondes. Les symptômes pouvant être déclenchés, liés à une atteinte homolatérale, sont à type d’étourdissement, de nystagmus.

Il faut rechercher des nausées, vertiges, malaise, scotomes, pouvant être liés à une réduction du débit artériel vertébral.

Pour d'autres auteurs [2], il s'agit d'un ralentissement très important du flux artériel dans l'artère vertébrale controlatérale à la rotation, l'extension seule ne semblant pas produire d'occlusion. Cette baisse de débit varie selon les auteurs entre 25 et 90%.

Une autre étude cadavérique mentionne que les mouvements de rotation controlatérale et/ou d'inclinaison homolatérale entraînent le plus grand déplacement du vaisseau [3]. Or, la combinaison de ces deux mouvements est de règle lors de la manipulation vertébrale.

De fait, Il existe de fréquentes variations des processus transverses de C1 comme du passage de l'artère vertébrale, entre les sujets mais aussi entre la gauche et la droite d'un même sujet. Ceci peut expliquer les variations du test [4].

Fiabilité

Peu fiable, dangereux, non prédictif. A abandonner.

Validité :

La survenue de douleurs cervicales lors de position longtemps maintenues (moins de 9 minutes) est commune chez des sujets sains, en rotation active ou passive ; elle ne doit donc pas être assimilée à un test positif [5]. Il est d'autre part tout à fait possible de provoquer des douleurs cervicales à la palpation chez des sujets non consultants…[6]

Il existe une absence de valeur des différents tests de posture pré-manipulatifs dans la prévention des accidents [7].

Seulement 5% des cervicalgiques montrent une dopplerographie de l'artère vertébrale avec interruption du flux lors d'une rotation controlatérale. Le test lui-même n'est pas sans danger, le maintien prolongé de la tête en position pouvant être responsable du trouble...[8]

Références bibliographiques :

  1. Chan W. Peng, Benedict T. Chou, John A. Bendo, Jeffrey M. Spivak. Vertebral artery injury in cervical spine surgery: anatomical considerations, management, and preventive measures. The Spine Journal Volume 9, Issue 1, January 2009, Pages 70-76
  2. Viel E. Clarijs J. Biomécanique du rachis cervical et implications en rééducation. Annales de Kinésithérapie tome 11 n°3 p 57-67. 1984
  3. Le Roux P. Le Nechet A. Etude dynamique de l'artère vertébrale lors de la mobilisation du rachis cervical. Annales de Kinésithérapie tome 21 n°7, p 359-364. 1994.
  4. P. Van Roy, D. Caboor, S. Left-right asymmetries and other common anatomical variants of the first cervical vertebra. Manual Therapy. p 24-36, Volume 2, Number 1, 1997
  5. Dalenbring S., Schüldt K. Location and intensity of focal and reffered pain provoked by maintained extreme rotation position of cervical spine in healthy females. Eur J phys med rehab. 1999 ; 8 n°6 p 170-177
  6. Poisnel J-L. David J-P. déclenchement de sensations douloureuses par la palpation du cou chez le sujet non-consultant. Annales de Kinésithérapie 8, 45-51. 1981
  7. Vautravers P. Maigne J-Y. Manipulations cervicales et principe de précaution. Revue du rhumatisme p 349-54. 67. 2000
  8. Di Fabio RP. Manipulation of the cervical spine: risks and benefits. Phys Ther. 1999;79:50-65.

Divers tests recherchant une cervicalgie spécifique

Une cervicalgie spécifique est une cervicalgie que l'on peut rattacher à une cause, potentiellement grave, tumorale ou traumatique par exemple. La fragilité du rachis cervical impose de rechercher cliniquement la présence d’une atteinte organique, condition préliminaire à tout traitement manuel.
Un test clinique positif obligera le kinésithérapeute à prendre contact avec le prescripteur. Une absence de signe clinique positif n’est pas une garantie totale d’innocuité.

Percussion sur le vertex

Percuter avec tact et mesure du poing fermé le vertex du patient assis ; la présence d’une douleur massive et bilatérale doit alerter : les douleurs rhumatismales sont volontiers unilatérales. 

Utilisation d’un diapason

La vibration du diapason posé sur une épineuse proéminente peut révéler une fracture vertébrale proche.

Manœuvre de Valsalva

Le patient retient sa respiration et pousse ensuite comme s'il voulait aller à la selle. Cette manœuvre, augmentant la pression intra-rachidienne, sera positive en cas de processus expansif comme une hernie discale ou une tumeur du canal cervical, en entraînant une augmentation de la douleur.